Il y a quelques temps de cela, je vous ai parlé des attitudes d’un chef, quelques leçons de bases qui m’avaient été inculqué par mon premier patron, un homme fort travailleur que j’admire beaucoup à cause de sa rigueur et de sa méthodologie.
Depuis, j’ai fait beaucoup de chemin et j’aimerais vous parler de quelques nécessaires à savoir.
Petite, j’étais une enfant timide, gauche qui cassait tout ce qu’elle touchait mais j’étais une enfant merveilleuse qui dégageait beaucoup de poésie et qui touchait le cœur de tous ceux que je rencontrais ; sans bien savoir pourquoi, mes parents avaient un faible pour moi qu’ils ne cachaient pas et qui se manifestait par une attention bien particulière ; vers l’âge de huit ans, mon père m’apprit une petite chanson que j’adorais beaucoup, une petite chanson qui parlait de ce patriarche biblique, Aaron, d’un certain mont Sion et autre belle chose encore. Cette chanson, je la chantais à toute occasion, le matin, le soir, n’importe où car elle me rappelait mon papa chéri. Il y très peu de temps, bien après la mort de ce papa, je sus que cette chanson n’était en fait qu’un petit psaume qui redonnait confiance en soit et permettait de s’auto-réaliser !
Je le disais dans l’autre article : il y a deux manières de devenir un chef :
1/ tu nais chef ou
2/ tu le deviens et c’est plutôt ce point qui me concerne car n’étant pas née d’une certaine lignée princière et espérant devenir un jour chef d’office.
S’il y a une chose que je possède en excès, c’est bien la confiance en soi ! Mais d’où peut venir cet excès quand on a été une enfant gauche, maladroite, maladive comme moi ?
Je détestais tout en moi : je n’étais pas l’aînée, ma sœur aînée avait beaucoup de présence et aimait me mépriser car plus forte que moi ; je détestais me mirer, l’image que j’avais de moi ne me satisfaisait pas, je ne regardais jamais les gens dans les yeux, je saluais d’une poignée de main morne, je n’avais pas d’amis, j’avais mon monde imaginaire dans lequel j’évoluais car je trouvais mes parents trop pauvres, trop simples !
Tout commença quand j’étais en classe de cinquième quand je découvris que je suis née le 09 octobre, comme Léopold Sédar Senghor ! Si je suis née le même jour que LSS, un immortel, le premier noir à l’académie française, alors c’est que j’ai un destin exceptionnel, commençai-je par penser à partir de ce jour là ! J’adore la lecture, avais-je été si influencé parce que LSS est un grand auteur ? Peut-être bien mais tout compte fait, j’ai décidé de développer ce don que j’avais aussi ; de mon cahier journal, je suis passée au poème ; j’écrivais poème sur poème, j’écrivais des lettres d’amour imaginaires, je me faisais nègre de toute personne voulant rédiger un courrier, mes rédactions académiques avaient un succès fou ! Parce que je suis née un 09 octobre, je me suis dit que j’ai un avenir dans l’écriture et j’y crois fort jusqu’aujourd’hui !
Leçon numéro 1 : AYEZ UNE PASSION, UN REVE
Mon ambition étant d’être célèbre, j’avais considérablement confiance en moi car je me suis découverte un point fort, l’écriture qui est devenue une réelle passion pour moi. Mais comment écrire et bien écrire ? Ma mère est avant tout une conseillère et une véritable guide pour moi ; m’étant retournée vers elle pour savoir comment m’en sortir, elle me conseilla de faire comme les autres ; pour pouvoir bien écrire, il fallait donc que je lise beaucoup, et c’est ce que je me suis mise à faire ; je lisais tout ce qui me tombait sous la main, journaux, essais, romans, poèmes, tags au mur ; je m’arrêtais aux carrefour pour lire les affiches au mur, j’étais inscrite à trois bibliothèques, j’allais à des représentations théâtrales, bref, je rasai tout ce qui touchait à l’art, je gavais mon esprit de lecture, je forgeai mon âme à la sensibilité des artistes.
Leçon numéro 2 : NE JAMAIS PERDRE DE VUE SON REVE
En grandissant, je me suis intéressée à plusieurs choses : scoutisme, danse, peinture, mannequinat mais aucunement, je n’avais perdu de vue mon rêve qui était celui de devenir écrivain ; bien que mon père m’expliqua qu’être écrivain n’était pas un métier, à la question « que veux tu faire demain, quelle fonction veux-tu occuper ? », je répondais indéniablement : « écrivain » ! J’étais obnubilée par ce rêve et rien ni personne ne peut m’arracher cela de la tête ! Pour moi, mon auto-accomplissement passait par cela : enfin, je serais moi si je publiais quelque chose, si je suis connue du public. Parfois, je me demande quelle était ce qui me motivait tant ? N’était-il pas confirmé que les africains ne lisaient pas ? Que l’Internet et les images prenaient le pas sur tout ? Mais malgré cela, je sais que je suis l’auteur d’un futur best-seller !
Leçon numéro 3 : SE DONNER LES MOYENS DE REALISER SON REVE
Ce que je savais dans mon esprit, c’est qu’il fallait que je mette toutes les chances de mon côté pour réaliser mon rêve ; bien qu’étant pas mal en science, j’ai choisi de faire une série littéraire pour mieux m’appliquer et développer mes performances linguistiques. J’ai dû décevoir mes parents qui croyaient que j’allais devenir médecin ou autre métier du genre mais qu’est la déception de mes parents face à ma propre frustration de ne pas faire ce que je voulais ?
Dès que l’occasion se présenta, je m’inscris dans la rédaction d’un journal scolaire et quand plus tard, j’eus des économies, je m’offris un ordinateur portable digne de ce nom pour pouvoir être au pas de la technologie.
Leçon numéro 4 : CROIRE EN SOI
On ne peut jamais y arriver quand on doute de ses propres capacités ; rien que mes devoirs de rédaction m’ont convaincu que j’avais de la valeur dans ce domaine. Et j’avais une capacité extraordinaire de sortir un texte dans n’importe quelle situation, dans des délais les plus courts et surtout de très bons textes ; le mixage des divers genres de lectures auxquels je me suis livrée ces années m’a conféré un style bien à moi ; comme me l’a dit quelqu’un, « je reconnaitrais tes textes parmi mille, tu as une manière si spéciale d’écrire … »
Leçon numéro 5 : ETRE SOI-MEME, UNIQUE
Il est assez bien d’imiter quand on est à ses débuts, mais il est mieux de se démarquer de l’ensemble et de se faire un style à soi. Certains auteurs font comme d’autres juste pour être célèbres, c’est d’ailleurs ce qui a fait que j’ai connu l’un des plus populaires écrivains africains de nos temps : Calixte Beyala, car c’est une fameuse histoire de plagiat qui l’a révélé au monde entier. Etait-ce une stratégie de communication, une campagne de publicité avec complicité de l’auteur plagié ? Moi, je trouve qu’il y a bien une façon meilleure de se révéler au public : avoir un style unique !
Doucement, je me suis créé un style propre: mon humour habituel se croise avec cette mélancolie légendaire qui se dégage de moi et donne un cocktail pas mal qui donne toujours envie de me lire jusqu’au bout
Leçon numéro 6 : AVOIR DE LA METHODOLOGIE
« Le chaos ne peut donner naissance à quelque chose » a-t-on l’habitude de dire. En toute chose, il faut donc de la méthodologie. La méthodologie est un mot assez complexe à comprendre souvent mais il peut être défini comme « faisons les choses comme elles doivent être faites, c'est-à-dire dans l’ordre »
Même vos pensées, vos désirs, vos rêves doivent être méthodiques ! Je vous donne un petit exemple : au début de chaque année, j’ai l’habitude d’écrire dans l’ordre et surtout selon mes besoins, mes désirs pour l’année ; une nouvelle voiture, une nouvelle maison, une paire de lunette, une licence à obtenir, bref, tout ce que je désire et que je ne peux obtenir à peu de frais ; ces choses peuvent ne pas être matériel, substantiels, comme changer un emploi, avoir la paix du cœur, ne pas perdre un parent proche etc. Ces choses, je les inscrivais avec beaucoup de sérieux et avec des dates butoirs de réalisation. Je les déposais dans une boite à bijoux et au fur et à mesure que je les obtenais, je les rayais de la liste. Cela peut paraître enfantin mais c’est une formule qui marche. Un pasteur américain racontait à son gosse qu’enfant, il passait devant une belle demeure qu’il admirait beaucoup mais ses parents étaient trop pauvres pour s’acquérir cette maison. Un jour, il écrivit une lettre au propriétaire de la maison et lui dit qu’un jour, il lui achèterait sa maison, il n’avait que dix ans ; 32 ans plus tard, le propriétaire mourut et sa maison fut mise en vente ; le pasteur était à l’époque une grande vedette de la musique, donc multimillionnaire et il l’apprit ; il se manifesta aussitôt et le fils du propriétaire lui montra sa lettre, adressée il y a 32 ans manifestant le désir d’acquisition de la propriété et celle de son père, le plaçant en priorité sur la liste des acheteurs ; le fils lui apprit que son papa l’avait longtemps attendu pour la lui vendre en main propre et comme il ne s’est pas manifesté, l’a désigné comme acquéreur prioritaire quelque soit son offre. Son rêve devenait enfin réalité !
Leçon numéro 7 : PERSEVEREZ !!!
Eh oui, la persévérance, ce n’est pas facile, je si le sais, même le mot parait si long ! Quand l’on désire quelque chose, on aimerait qu’il vienne à soi en un clic de doigt, qu’il se matérialise sous nos yeux et le temps que l’on prend pour attendre parait long ! Chaque événement qui vient est paru comme un obstacle et prit négativement alors que souvent, il nous prépare à mieux recevoir la chose demandée ?
S’il y a bien quelque chose qui me sert toujours, c’est bien quelques principes de cette école philosophique à laquelle j’ai bien été une bonne partie de mon enfance. Cette philosophie qui consiste à considérer la nature comme un tout dans laquelle tout notre destin se joue, comme un grand manager qui donne et qui reprend, qui transforme au gré des événements etc. Ainsi, la patience est un maître mot dans tout ce qu’on entreprend, car quand on désire une chose, tout l’univers conspire à vous l’offrir. Vous échouez, alors recommencez, recommencez jusqu’à ce que vous réussissez, le succès n’est jamais à portée de main, sinon, elle ne serait pas nommée ainsi car accessible à tous !
Souvent, beaucoup de gens abandonnent parce qu’ils ont essayé sans fin d’atteindre certains objectifs qu’ils se sont fixés alors qu’ils y auraient pu y arriver en étant un tout petit peu plus patients. Pourquoi il y a tant d’obstacles sur le chemin, pourquoi tant de souffrances pour vivre ? Ce sont des questions que nous nous posons continuellement quand nous n’y arrivons pas ! Mais les choses ne seraient-elles fades si nous les obtenons sans difficulté ?
La persévérance est donc dans l’ordre normal des choses, disons, de la nature. C’est comme un jeu de cache-cache : tu veux, je le sais, je l’ai mais je tarde à te le donner, juste pour te taquiner, bien sans méchanceté…
Les choses aussi ont envie de se faire désirent, de tarder à venir à vous, à vous donc de prendre votre mal en patience et de ne pas baisser les bras.
Leçon numéro 8 : AYEZ DU CARACTERE !
Eh oui, s’il y a une chose qui nous différencie des autres, c’est notre caractère, il est unique, propre à nous et même si vous êtes jumeaux, il est rare que vous ayez le même caractère que votre second. Avoir du caractère, c’est quelque chose qu’on vous demande de plus que ce que vous avez habituellement. Tout le monde a du caractère certes, mais certains laissent certains de leur qualité ou de leur défaut prendre le pas sur les autres et c’est ce qui les caractérise et les mène souvent à la réussite ou encore à la perte.
Que de fois n’ai-je pas entendu mon feu père me qualifier de « têtue », de « désinvolte » ou encore de « sauvage » ? Au départ, ce sont des qualificatifs que je prenais pour des insultes à ma personne mais avec le temps, je m’y suis habitué et je les ai adoptés. Et pourquoi me demanderiez-vous ? Eh bien car, en étant têtue, j’obtenais tout ce que je désirais, ce qui n’était pas le cas des autres et en étant désinvolte et sauvage, je n’avais pas peur du jugement des autres, j’allais jusqu’au bout de ce que j’entreprenais sans complexe.
Je rentrais en deuxième année de cours élémentaire quand mes parents déménagèrent du septentrion pour la capitale au sud du pays. Je m’exprimais super bien en français mais pas dans le patois du coin ; j’eus donc quelques soucis pour m’intégrer à l’école car les camarades me prenaient pour une petite bourgeoise qui les snobait. Bourgeoise, je l’étais effectivement mais cela je l’ignorais ; mon nom qui était parmi les plus populaires de la ville, ma famille l’une des plus vieilles, une aristocratique, alors que l’éducation que nous avions reçu n’avait pas intégré cela, j’étais estimée à ma valeur réelle enfin sans même m’en rendre compte moi-même. Pour des raisons stupides et enfantines que je ne veux pas me remémorer, je fus mis en quarantaine par toute ma classe. Nous étions quarante deux dans la classe et quarante-et-une personne ne m’ont pas adressé la parole pendant huit mois c'est-à-dire pendant presque toute l’année scolaire. J’étais installée entre deux garçons sur la première table, j’étais assise entre le premier et le deuxième de la classe mais pour manque de communication, j’occupais souvent un rang compris entre les vingt derniers de la classe. Personne, je dis bien personne ne m’adressait la parole ; on m’accueillait souvent par des huées, on se moquait de moi en patois, on me méprisait visiblement mais je n’ai pas cédé un seul instant. Du haut de mes huit ans, je ne me reprochais rien et me disais que je n’avais rien à me faire pardonner. Je n’ai pas choisi de m’appeler ainsi, je n’ai pas choisi d’habiter une maison à étage, je n’ai pas spécialement demandé à mes parents de m’apprendre à si bien m’exprimer en français etc et toutes ces choses qu’ils me reprochaient, qu’ils m’enviaient en fait et pour lesquelles ils me méprisaient. J’ai tenu jusqu’au bout en me faisant une raison. J’étais certes dépaysée, je suis une enfant qui a été arrachée à son milieu habituel et qui a été jeté en pâture à d’autres enfants qui n’ont pas en réalité des cœurs d’enfant ; je détestais l’école en ces temps là, je détestais ma maitresse qui ne savait rien, mais j’ai résisté parce que je suis têtue et aussi désinvolte. Même si les choses se sont rétablies à la fin de l’année, je n’ai pas oubli l’opprobre qui m’avait été jetée pendant huit long mois et ceci m’apprit à être très sélective dans mes amitiés. L’année suivante, je choisis uniquement comme amis des nouveaux venus : est-ce par instinct de survie n’ayant pas confiance aux autres ou par solidarité, je ne saurais le dire. Ce ci étant, cet épisode malheureux de ma vie a vraiment forgé mon caractère. J’ai développé une certaines résistance aux attaques extérieures, j’évolue aisément dans les milieux pourris ou on ne m’aime pas, je ne fais pas attention aux critiques destructives, et surtout jamais, et bien jamais, je ne quémande une amitié. Comme j’aime à le dire, « j’ai du plaisir à marcher sur l’aspic… »
Plusieurs épreuves forgent d’une manière et d’une autre notre caractère tout au long de notre vie. Certaines personnes se laissent fragiliser par des faits ou événements qu’ils ont vécu ; apprenez à tirer toujours le meilleur parti de toute situation. Retournez les événements malheureux en expérience constructives, prenez un mauvais traitement pour une leçon a retenir, bref, forgez vous d’une manière ou d’une autre mais apprenez ! La vie toute entière est une école et formulée ainsi, ne vous attendez pas à un endroit spécifique ou a un moment donné pour tirer une leçon ; apprenez de tout et à tout moment, regardez, observez, tirez des conclusions mais de grâce, forgez vous, préparez vous à la vie, préparez vous à réussir !
En conclusion à cet article, je dirai que le succès existe pour chacun d’entre nous d’autant plus qu’il est au fond de nous et qu’il ne tient qu’à nous si nous voulons y arriver.